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Des avancées autochtones en contrepoint au «carbo-facisme»

Depuis la Colombie où s’est tenue une 16e conférence des Nations unies sur la biodiversité aux résultats piteux, deux militant·es du collectif BreakFree Suisse reviennent sur l’unique avancée tangible issue du sommet onusien: la reconnaissance d’un statut aux peuples autochtones.
COP16

La victoire fracassante de Donald Trump nous force à anticiper les mesures que le nouveau président étasunien et son monde vont déployer. Certaines de leurs cibles les plus claires sont le multilatéralisme, les «ennemis de l’intérieur», les migrant·es caribéo-latino-américain·es et les efforts de protection des grands équilibres écologiques.

A des milliers de kilomètres au sud justement, la COP16 Biodiversité, qui s’est terminée le 2 novembre à Cali, a donné lieu à l’expression d’attentes diamétralement opposées. L’objectif du gouvernement progressiste de Gustavo Petro qui l’accueillait était d’en faire une «COP des peuples» et d’avancer vers la «paix avec la nature»1>https://tinyurl.com/2bs4kxwy. Sans surprise, les Etats dits «développés» ont refusé2>Le Courrier du 4 novembre 2024 d’abonder au financement susceptible de faire cesser les immenses pertes de biodiversité que toutes les études documentent. Les peuples autochtones, eux, sont allés de l’avant. Leurs représentant·es ont obtenu la création d’un organe subsidiaire associé à l’accord cadre, consacrant leur apport déterminant à la préservation de la biodiversité et des grands équilibres écologiques.

Nous avons assisté à certaines des discussions préalables entre les acteurs de la Table de concertation des organisations autochtones de Colombie et l’équipe de la ministre colombienne Susana Muhamad, puis à une partie des discussions de Bogota entre les membres du Forum international autochtone sur la biodiversité, du gouvernement colombien et du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), et enfin aux douze jours de la COP à Cali.

Avec l’appui des gouvernements colombien et brésilien, mais aussi de réseaux internationaux de la société civile, les organisations autochtones ont obtenu un espace autonome dans la zone de négociation, lancé une nouvelle coalition des peuples de l’Amazonie3>Qui regroupe les peuples autochtones du Brésil, Colombie, Pérou, Bolivie, Equateur, Venezuela, Guyana, Guyane française et Suriname (ndlr); (Natives du 1er novembre 2024, https://tinyurl.com/4bsutk3z)et ont pu défendre l’apport de leurs systèmes de pensée.

Des principes sociopolitiques, comme celui des «Sept générations»4>https://tinyurl.com/2ftyn3m8de la Confédération iroquoise en Amérique du Nord, le Sumak kawsay5>www.youtube.com/watch?v=7F-QMqvh-fAdes Amaichas en Argentine, l’Ubuntu6>courier.unesco.org/en/articles/i-am-because-you-aredes Bantous en Afrique de l’Est, le Whakapapa7>www.mdpi.com/2313-5778/3/2/32des Maoris en Nouvelle Zélande ou le système de gouvernance qu’est le Siida8>https://tinyurl.com/5xxs3k2z des Samis au nord de l’Europe, expliquent pourquoi les peuples qui les ont développés se situent bien souvent à l’avant-garde de la défense des biens communs environnementaux.

Le contrepoint à l’idéologie carbo-fasciste9>Libération du 10 octobre 2018, https://tinyurl.com/7nmrkse3 du camp trumpiste est presque total. Les «sentir-penser» d’une relation et d’un monde pluriversel10>https://elam.hypotheses.org/4666, que portent les survivant·es de l’impérialisme colonial, sont un remède à la fracturation du monde. C’est en dialogue permanent et en solidarité concrète avec elles et eux que nous pouvons faire reculer l’abîme.

Notes[+]

breakfreesuisse.org/

Opinions Agora Guillaume Durin et Emiliana Rickenmann COP16

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